Partie 1 : la première rencontre

 

La relation éducative

Comme expliqué dans ma présentation, j’avance le fait que j’œuvre pour un autre enseignement, une autre manière de faire apprendre, une vision plus idéaliste peut être, mais certainement plus juste et plus équitable, où le respect entre apprenant et enseignant est le socle de toute relation éducative.

Le challenge premier de l’enseignant – formateur

En effet, j’ai pu tester depuis que j’enseigne et que je forme, que les relations éducatives font beaucoup dans la réussite de l’apprenant. Il est démontré que si l’élève apprécie son professeur et l’ambiance qui règne dans le cours, lors des séances, celui-ci voudra revenir, rester et faire l’effort d’écouter voir même de participer. Je pars donc du principe premier que je dois réussir ce challenge qui est d’être accepté par l’ensemble de mes apprenants, pour pouvoir, par la suite, réussir à leur transmettre l’essence même de ma présence en classe : le cours, c’est à dire la théorie et la pratique liée à celle-ci[1].

Cette première étape est fondamentale pour réussir la première rencontre, car de celle-ci résultera le reste de l’année scolaire.
Beaucoup d’enseignants ne se préoccupent pas de cette première rencontre, arguant que ce sont les élèves qui doivent s’adapter à l’enseignant et pas l’inverse. L’idée du moule est donc bien présente dans notre système éducatif, et cela dès le départ, dès la rentrée : on ne se préoccupe absolument pas des désidératas, des souhaits, de la vie de nos apprenants, de ce qui les motivent, de ce qui les animent, on ne veut rien savoir de ce qui peut se passer et se tramer dans leur vie « extérieur » au groupe classe, on veut qu’ils apprennent, sagement, sans fausse note, sans nous intéresser à ce qu’ils sont véritablement. On vient pour faire cours et c’est tout. Peut importe que les notions soient passées ou pas, elles ont été distribuées. L’enseignant a fait son job.

Action réflective

Comment, dans ce cas précis, pouvons nous créer un quelconque lien avec l’élève ?
Comment pouvoir prétendre que nous sommes un bon enseignant, si à la base même de toute relation, nous ne nous intéressons pas à l’individu qu’il est et qu’il va devenir ?

J’invite les enseignants et les formateurs, tout acteur pédagogique, à réfléchir sur le sens de sa quête et de ses objectifs professionnels : faire apprendre coûte que coûte ou bien faire apprendre en mettant une importance sur la première rencontre et sur cette relation éducative qui va permettre de mieux appréhender l’enseignement par la suite ?

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[1] J’emploi ici, volontairement, le schéma classique d’un enseignement : la théorie en premier, la pratique en second. Là encore, je ne suis pas d’accord, mais nous reviendrons dessus dans un prochain article sur ce sujet.