Interrogation personnelle sur mon parcours en tant qu’enseignante

Depuis plusieurs semaines, je m’interroge sur mon parcours, sur ce que j’ai fait, sur la manière dont j’ai fait ou pas les choses, sur ma manière d’appréhender le métier dans sa globalité.

Formation, enseignement, accompagnement, ingénierie pédagogique, prise de parole en public, empathie, transmission, compréhension, réflexion, proposition, réorientation, encadrement … .

Je m’interroge car je finalise mon 7ème livre sur le sujet de l’enseignement. Un style de livre dans lequel je raconte mon parcours dans le domaine du professorat. Des anecdotes de classes, des confidences d’élèves à demi racontées, ma manière d’enseigner, mes méthodes, ce qui a fait que j’y suis arrivée et ce pour quoi j’y reste.

Après toutes ces pensées réflexives, j’en arrive à me dire que je suis là pour soigner, pour aider, pour accompagner au changement, pour un mieux-être total.

Etre un prof qui écoute, qui accompagne, qui aide, qui soigne … cela amène la réflexion. Cela pousse à en comprendre les raisons profondes.

Pourquoi ce besoin de soigner, de panser des plaies ? Peut être car j’ai moi-même eu à me soigner suite à un parcours scolaire des plus déplaisant, compliqué, difficile. J’aime à dire, lorsque l’on me pose la question du choix de l’enseignement, que je suis devenue le professeur que j’aurai voulu avoir face à moi lorsque ça n’allait pas à l’école, lorsque je m’y sentais mal. J’aurai souhaité une écoute, un charisme professoral qui m’aurait guidé, que j’aurai pris pour exemple, qui m’aurait conseillé, avec bienveillance. J’aurai souhaité ceci, pour croire en moi et aller mieux. Pour avancer, pour prendre confiance. J’ai dû le faire seule, et j’ai pris conscience de la mission qui devenait la mienne au fur et à mesure de mon parcours atypique.

Enseigner pour mieux aider.

Enseigner pour mieux soigner.

Enseigner pour mieux accompagner.

Grâce à l’obtention de mon Master 2 en Sciences de l’Éducation (Éducation Formation Communication, spécialiste de l’Ingénierie de la Formation) et de mon Diplôme Universitaire en Neurosciences (Neuropsychologie Éducation Pédagogie), ainsi que de mon parcours de plus de 10 ans  dans l’enseignement, la formation et l’accompagnement des personnes, le titre de Psychopédagogue, encore peu connu et utilisé en France, est d’autant plus représentatif de ma profession, et de ce que je suis amenée à faire avec mes étudiants en classe et avec mes clients qui viennent me voir dans le cadre de leur reconversion professionnelle.

Etre psychopédagogue c’est en tout premier lieu être un(e) professionnel(le) de l’éducation tout en ayant une formation orientée en psychologie permettant de comprendre et de prendre en charge les troubles des apprentissages des élèves qui se présentent à nous.

Des rencontres décisives dans mon parcours d’enseignante

J’ai rencontré de multiples élèves dévalorisés par leurs parents, mis en comparaison et en concurrence avec leurs frères et soeurs, victimes d’attouchements sexuels, d’incestes, de viols, harcelés, victimes de troubles d’apprentissage non diagnostiqués donc rejetés, mis à la rue, en foyers, délaissés, … . Tous venaient suivre une formation avec des casseroles trop lourdes à trainer pour leurs jeunes épaules et qui les freinaient dans leur apprentissage.

A ce moment là je n’avais que mon empathie et mon écoute active pour leur permettre de se décharger. J’ai donc choisi de me former en neuropsychologie adapté à la pédagogie afin de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau, les troubles d’apprentissage et du comportement et afin de renforcer l’accompagnement que je propose quotidiennement à mes étudiants ainsi qu’à mes clients.

Etre psychopédagogue ne s’invente pas mais se créé, se façonne, se nourrit, et s’entretien chaque jour. C’est une vocation plutôt qu’une profession …

Pédagogiquement vôtre 🙂

Stéphanie Benlemselmi